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NOTES DE MISE EN SCÈNE

À PROPOS DE SIX CENT QUARANTE-NEUF EUROS

 

     Il est des cataclysmes, intimes ou sociétaux, qui sont parfois les occasions d’une renaissance. Comme si le monde avait besoin de s’effondrer pour mieux se reconstruire. Ces crises deviennent salutaires car elles offrent aux hommes la possibilité de renaître avec une conscience plus étendue, sensation d’appartenance à un grand Tout, un équilibre plus juste entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Le chemin s’élargit alors vers de nouveaux possibles, ouvrant la voie de la sagesse ou - qui sait ? -, du bonheur.

 

     Au-delà du véritable intérêt documentaire et pédagogique qu’offre le texte de Sonia et Rachid - permettant d’approcher une expérience intime pour mieux appréhender sa propre expérience, qu’elle soit celle du soignant ou du malade, qu’elle nous concerne directement ou non – il est aussi la « petite histoire », particulière, d’une « grande histoire », plus universelle: celle d’une femme qui se rencontre avec elle-même. En accueillant ce qui lui arrive, non pas comme un empêchement mais comme une épreuve à traverser, elle découvre des ressources insoupçonnées, une confiance inébranlable en la vie et la possibilité d’être le sujet de ce qui lui arrive. Sujet qui ne subit pas mais qui agit.

 

     En confiant son histoire au théâtre, Sonia devient un personnage au travers duquel chacun peut lire sa propre histoire et découvrir sa propre capacité à vivre activement.

 

 

DU DISPOSITIF SCÉNOGRAPHIQUE

 

      Nous avons choisi un dispositif scénographique qui réponde à deux types de contraintes.

 

     D’une part, la nécessité de pouvoir emmener ce spectacle n’importe où, y compris dans des endroits non-consacrés à la représentation théâtrale (hôpitaux, écoles, salles communales, etc...), s’offrant ainsi la possibilité de rencontrer tous les publics, même ceux, trop nombreux, qui pensent que le théâtre n’est pas fait pour eux. Cela nous a donc conduit à imaginer un décor peu encombrant et surtout des solutions d’autonomie technique.

     D’autre part, l’espace devait être polysémique, capable de nous laisser voir l’intimité d’une coiffeuse (petit meuble équipé d’un miroir) – lieu du maquillage et du démaquillage, du retour à soi, du reflet de soi-même, de l’image, du factice et du vrai – le guichet d’un hôpital ou de Pôle Emploi – lieux du rapport institutionnel à la maladie, de l’expert et de l’usager, du privé et du public, de la révélation – ou encore une petite toile blanche sur laquelle le spectateur peut projeter son propre imaginaire.

     Il s’agit donc d’une table surmontée d’un cadre lumineux éclairant tantôt le recto, contre-jour éblouissant comme un retour au documentaire, au conte, au rapport direct avec le public, tantôt le verso, éclairage de l’espace théâtral, mise en lumière de la fiction.

Cette table agit comme un castelet de marionnette, ouvrant aussi un cadre inférieur où les jambes et les pieds deviennent les personnages principaux.

 

     La comédienne est à la fois protagoniste, personnages et manipulatrice en activant ces différents espaces.

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