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ATELIERS DE CLOWN – ATELIERS D'ÉCRITURE

Notre action culturelle se décline sous la forme d'ateliers à destination à la fois des auteur.e.s et des victimes de violences. Le clown pour exprimer ses émotions à partir des sensations corporelles et l'écriture pour mettre en mots ce que l'on ne parvient pas à dire.

Ces ateliers de 2h, tous les 15 jours (modalités adaptables en fonction des structures) seront effectués séparément bien entendu, selon les deux publics qu'ils visent, mais suivront le même protocole.

C'est certain, la violence engendre la violence. Alors, soyons très clairs, RIEN n'excuse ni ne justifie les actes commis, ni ne dégage de l'obligation de rendre des comptes à la société, du point de vue de la loi et de la conscience morale et il ne s'agit EN AUCUN CAS de mettre au même niveau, l'agresseur et la victime. Néanmoins, les comportements violents de type violence conjugale et intra familiale, relèvent bien souvent d'une forme de conduites dissociantes activées par le biais de la mémoire traumatique. En outre, c'est cette même mémoire traumatique qui colonise littéralement la victime qui intègre, malgré elle, dévalorisation, discrédit et avilissement comme constitutifs de son être et les légitime comme moteur de sa culpabilité.

Qu’elle soit actée ou subie, la violence modifie le rapport à l’autre et le rapport au corps ; au sien-propre et à celui de l’autre. L’émotion qui nous submerge trouve généralement son expression dans le corps (gorge nouée, boule au ventre, accélération du rythme cardiaque...), mais chez les victimes de violences, un processus chimique fait entrer le sujet en état de sidération, et inhibe toute sensation de stress ou de douleur. Il fait se sentir hors de soi, indifférent, comme spectateur de la scène et non comme un des acteurs. Un mécanisme de protection de l'organisme qui permet de ne plus ressentir la souffrance, c'est la dissociation traumatique.

On le comprend bien, la réappropriation du corps est un enjeu majeur et le rétablissement de l'estime de soi, un incontournable, non seulement à la déculpabilisation et à la reconstruction de la victime, mais également à la canalisation de ces émotions brutes.

Le travail de clown permet d'exprimer ce que l'on retiendrait autrement or c'est précisément cette palette d'émotions qui traversent notre corps, qui constitue la matière première du jeu clownesque. L'enjeu ici est donc de désinhiber ces émotions enfouies et d'abattre les murs protecteurs que se sont érigés les participants. Ces ateliers proposent d'expérimenter en conscience et d'identifier ces réactions corporelles brutes, conditionnées ou instinctives. D'apprendre à les reconnaître, à les percevoir et à les accepter comme point de départ. D'utiliser leur énergie et leur puissance, sans être manipulé par elles et de mettre en rapport toutes ces dynamiques avec un vocabulaire précis.

Le travail d'écriture permettra, lui, de mettre en mots ce qui a été vécu, et de tenter de revenir à une expression plus juste des émotions. Cette démarche a pour but le recentrage sur les sensations, la concentration et la de prise de conscience des émotions. Parvenir à nommer ces émotions qui traversent les corps et les âmes pour les mettre à distance et entamer une réflexion. Un premier pas, peut-être, sur le chemin à parcourir pour enrayer le cycle de la violence.

Passer par le jeu, c'est en accepter les règles et, symboliquement, faire un pas vers l'acceptation plus globale des contraintes et frustrations quotidiennes dont paradoxalement on finit par se libérer. Stimuler ses sens (base de la relation à l'autre), transformer le vécu en quelque chose de visible, d'acceptable et de communicable, dépasser ses appréhensions, ses limites, sont autant de clés pour restaurer un équilibre indispensable et rétablir l'estime de soi. Ces ateliers proposent un travail sur soi qui, transformé en énergie créatrice, libère, calme et stimule. Il permet, sans jugement, d'allier le jeu au plaisir - plaisir retrouvé à travers le corps -.

Ces séances n'ont ni la prétention ni pour objectif de soigner les participants, elles proposent d'effleurer un système complexe par une porte d'entrée ''accessible'', les émotions.

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